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questions scientifiques

  • Un mollusque contre la chasse à la baleine à bosse

    Les recherches du parasitologue Laurent Soulier pourraient être utilisées contre la reprise de la chasse à la baleine à bosse. 

    La reconstitution actuelle des stocks de baleines à bosse au delà des 35 000 individus est un argument utilisé par les pays en faveur de la reprise de la chasse à la baleine à bosse comme le Japon. Le cyamidés boopis, un petit mollusque bivalve qui se fixe sur la peau des baleines pourrait leur faire obstacle.

    Les populations de baleines à bosse sont traditionnellement divisées en deux groupes qui se rencontrent en zone de nourrissage polaire : celui de l'hémisphère nord et celui de l'hémisphère sud. Or les observations en photo identification tendent à montrer que les baleines à bosse demeurent fidèles à leur lieu exact de naissance pour leur accouplement. Toute leur vie, elles se reproduisent donc uniquement entre individus de la même « meute ». Une campagne de chasse qui tue des dizaines d’individus du groupe de baleines à bosse se reproduisant dans le canal de Sainte-Marie par exemple, empêche la reproduction d’un nombre équivalent de baleines à bosse de sexe opposé la première année. Si les baleines ne se reproduisent que dans leur groupe alors, ce « trou » soudain dans la population des baleines de Sainte-Marie se répercute les années suivantes sans pouvoir se combler, menaçant du même coup le renouvellement générationnel du groupe et menant à l’extinction progressive de la « meute ». Ce qui revient à démontrer que tuer quelques individus d'un microgroupe menace le groupe entier.  

    " Quelques baleines tuées menacent la survie du groupe entier "

     

    Les parasites s'échangeant entre baleines lors des contacts ayant lieu pendant la reproduction, leur étude permettrait de prouver l'absence de reproduction entre microgroupes de baleines et étaierait cette théorie des microgroupes mettant à mal l’argument Japonais.  

  • La reproduction des baleines à bosse.

    Il est extrêmement rare d’observer les ébats amoureux des baleines à bosse, l’acte en lui même ayant lieu en toute intimité. L'étape de la séduction est quand à elle tellement ostentatoire qu'il est assez aisé de pouvoir l’apprécier. En effet, une compétition intense a lieu chaque année (de juillet à septembre) entre les mâles dans les eaux du canal de Sainte Marie pour le plus grand plaisir des visiteurs.
    Le succès de leur cour repose à la fois sur l’art du chant et sur celui de l’acrobatie. Le premier art (le chant) est utilisé pour charmer la femelle et l’attirer dans la zone active, le second art (l’acrobatie) est une démonstration de force et d'agilité qui souligne la qualité du patrimoine génétique de la bête et intimide les autres prétendants.
    La femelle a son mot à dire dans la sélection de son escorte. Si elle n'est pas disposée à s’accoupler ; soit parce qu’elle n'est pas dans sa période fertile, soit parce que le mâle ne lui convient pas, elle pourra échapper à ses courtisans en changeant son comportement de plongée ou se tourner de manière à sortir son ventre de l'eau, de façon à se mettre hors d'atteinte des mâles.

  • Le krill

    Le mot Krill est d’origine norvégienne et signifie "nourriture de baleine" il désigne plus de 85 espèces de crustacés océaniques appartenant à la famille des euphausiacés. Ces animaux qui vivent en immenses bancs ressemblent à de petites crevettes au corps translucide et majoritairement bioluminescent.
    Une dizaine d’espèces seulement d’euphausiacés représente à elle seule l'une des plus importante biomasse du régime alimentaire des vertébrés et constitue ainsi un maillon prédominant de la chaîne alimentaire mondiale. On évalue par exemple que 250 millions de tonnes de krill sont consommées annuellement en Antarctique par les populations actuelles de baleines, d’oiseaux, de poissons et de calmars. Cette réserve est heureusement en renouvellement constant grâce à son taux de reproduction phénoménaux. La femelle Euphausia superba par exemple, pond plus de 10 000 œufs plusieurs fois par saison.
    Étant donné leur rôle écologique majeur dans les écosystèmes marins et leur sensibilité aux changements climatiques le krill fait l'objet d’une surveillance accrue. Une convention encadre ainsi la récolte du krill en Antarctique, pour éviter les impacts de l´augmentation des captures de krill dans l´océan Austral sur les populations de baleines, d’oiseaux, de phoques et de poissons qui en dépendent directement pour se nourrir.